mercredi 27 mai 2020

Prémices

Ce n'était qu'un frémissement et toute à ma joie de regarder les iris, je
n'avais pas vu que les roses commençaient à s'épanouir!

Voici les premiers boutons. Pour moi,  leur forme est aussi importante que la forme de la fleur!

Mon chouchou, un rosier ancien, un rosier de famille, qui au jardin porte le nom de l'oncle qui me l'a donné...

Rosier centifolia

En plus éclatant, mais si bien turbiné, blanc nacré, The Generous Gardner.


Et enfin, le sublime Gertrude Jekyll, qui daigne enfin fleurir... Je n'ai eu que des misères avec ce rosier (deux boutons quand même cette année!), mais je lui pardonne tout pour son rose auquel je ne résiste pas!


Pour les autres boutons, je suis arrivée trop tard! Alors les premières fleurs, timides encore, 
Sourire d'Orchidée, dans sa robe de naissance encore abricotée,


puis Clair Matin, tonique dès l'éclosion.


Enfin, annonçant les cascades à venir, Belle des Fagnes,


et le robuste Pink Grootendorst aux fleurs compliquées comme des oeillets.


Pour terminer cette série de premières émotions, le dernier arrivé, Little White Pet.


Et vous dont les jardins croulent sous les guirlandes de roses déjà dans leur plénitude, avez-vous eu le temps de vous émouvoir devant leur naissance?


samedi 23 mai 2020

Les glorieux

Après les petites fleurs spontanées, c'est le tour de piste des glorieux iris.

Et c'est un spectacle dont je ne me lasse pas! Un concert cacophonique mêlant les coloris au gré des plantations s'étalant sur plusieurs années, car je n'ai pas pu me résoudre à une "bordure" d'iris - bordure si belle à la saison de la floraison, mais bien trop stricte par la suite pour un petit jardin manquant cruellement de massifs. 


Evidemment, ainsi ils mettent plus long à récupérer et les nouveaux hybrides ont de la peine à s'installer, aussi j'en reste aux sortes anciennes.

Les incontournables sont les iris jaune souffre, certainement des iris Rocket, qui fleurissent bon an, mal an.



Les autres coloris sont plus capricieux et ne sont pas régulièrement au rendez-vous, bien qu'ils manquent rarement plus d'une année ou deux!
Comme le délicat I. Lady Allbright


dont la macule mauve fait toute la préciosité.


Chaque iris a un parfum différent, et le soir, ils sont franchement enivrants. L'iris Arpège est presque poivré


alors que ce beau bordeaux indéterminé est plus floral.



Deux variétés anciennes qui me sont chères, l'Iris Alcazar, si typique,


et un bicolore très tape-à-l'oeil que je n'aime pas tant que ça, mais qui m'a été donné. Autrefois, les giroflées l'entouraient, mais l'ombre sous l'arcade des rosiers le laisse esseulé.

Iris Accent
Du côté de la fausse tourbière, les pieds en milieu inondable, l'iris laevigata donne la réplique à


l'iris pseudoacorus.


A la faveur de l'hiver doux, les iris hollandica, plantés en 2014 mais n'ayant jamais fleuri, font une belle apparition !


Et pour la même raison, je peux voir un compagnonnage rare sous mon climat : iris et rose font la paire!

Iris hollandica et rosier Cardinal de Richelieu
Mais les iris vont sur leur fin et pour les roses, ce n'est que le tout début. Je les égrainerai lors d'un prochain article.


dimanche 17 mai 2020

Dominance

Entre la fin des tulipes et le début des roses, le jardin est bicolore. Vert - bien sûr - et violet. Violet, c'est ma couleur, depuis mon enfance, où je choisissais invariablement la laine mauve pour une jacquette ou un pull - au grand désarroi de ma mère : "une couleur de grand-mère!"

J'aime tous ses tons, du plus clair au plus sombre, et le jardin dont on dit qu'il est le reflet de la personnalité du jardinier me comble.


Les ancolies font la guirlande qui lie les massifs, et à elles seules, elles jouent toute la gamme.



Les grosses têtes des aulx s'élèvent au-dessus de la mêlée et apportent un peu de structure,


tandis que le Pigamon à feuille d'ancolie fait dans la légèreté.


Une bonne enfant que cette Scabieuse des prés qui circule à sa guise entre les massifs, mais toujours au soleil. Les butinants en sont fous - et ce ne sont pas les seuls : je ne voudrais pas d'un jardin sans elle!


Pour le raffinement, les grands iris sont les premiers en ligne, tel cet Iris Alcazar.


La Clématite Le Président fait la star.


Mais tout ce petit monde va devoir céder la place, car après la pluie et les froids de la première quinzaine de mai, le soleil revenu fait déjà éclore les premières roses. 

Et je ne finirai pas sans vous parler de la petite floraison de la glycine gelée qui reprend vie... 



Petite floraison, mais si mauve!


vendredi 8 mai 2020

Le jardin spontané

J'admire toujours, dans les jardins des autres, la belle ordonnance des massifs, les volumes des plantes, les échappées qui mènent l'oeil vers un point de focal. Pendant longtemps, j'ai pensé que mon manque de ténacité, voire même de projection, m'empêchait d'avoir un tel jardin "admirable".

J'aime aussi les intérieurs zen et dépouillés du superflu, mais je ne peux m'empêcher de faire des brocantes, de ramener de mes balades quelque bois flotté, ou quelque caillou... et la maison est comme un grenier surchargé de vieilleries - que j'aime!

Puis, au fil des années, j'ai compris : il en va au dehors comme en dedans - la profusion est pour moi vitale. J'aime mon intérieur, et encore plus mon jardin! Tous les deux contenus sont par des structures carrées, et ils sont pleins d'exubérance...

Ce qui permet ce que j'appelle un "jardin spontané". Ce n'est pas un jardin "naturel", puisque j'y ai introduit tant et tant de plantes. Je les laisse vivre leur vie, trouver leur chemin, aller d'un massif à l'autre, et même mourir,  pour renaître parfois ailleurs.

Et alors? alors je m'amuse des petites scènes à chaque saison différentes qui se créent sans mon intervention ou presque. 

Ancolies et Centaurées sont les reines de ces improvisations, et elles se côtoient sans problèmes.


La jacinthe des bois est prolifique mais elle a trouvé en l'Euphorbe faux cyprès une compagne qui sait lui tenir tête.


Un "vrai" sauvage, le Géranium robertanium, le gracieux "Herbe à Robert" colonise le gravier, les passages, et ici la clématite des bois, en bordure de terrasse. Tous deux seront taillés, la clématite refusant de fleurir depuis plusieurs années.


La marguerite des champs aime mon jardin... Régulièrement, elle change de massifs, mais reste toujours dans le jardin sud. Lorsque l'alchémille sera fleurie, le duo sera bien accordé.



Le bugle rampant - acheté au début du jardin en "bronze" - s'est ensauvagé sous la forme verte... Excellent couvre-sol, il est facile à contenir et ne s'offusque pas de tailles brutales.


Parfois, l'association des couleurs n'est pas au top... mais l'Iris Rocket sera bientôt défleuri et le géranium mou pourra continuer sa saison.


Vous l'aurez compris, la terre n'est jamais à découvert. Le travail de la jardinière en cette saison consiste surtout à dégager les plantes les plus fragiles, comme les nouveaux rosiers ou les dahlias récemment mis en terre... 

Et vous, tolérez-vous ce chambard dans vos massifs ?