lundi 30 juillet 2018

Bestiaire

J'ai toujours très peu traité les plantes du jardin... par flemme d'abord, puis par conviction ensuite. Depuis un peu plus de trois ans, le jardin n'a subi aucun traitement...  sauf une giclée très ponctuelle à l'intérieur de mes deux boules de buis.
Qu'en dire? Je n'ai pas plus de pucerons, pas plus de chenilles, mais beaucoup de marsiona sur les rosiers depuis deux ans, alors qu'avant je n'en avais jamais! Mais, est-ce que les insectes en ont vraiment profité? je n'en suis pas sûre!
Bien sûr, ça bourdonne tant et plus, il y a beaucoup d'abeilles sauvages, de syrphes, d'abeilles domestiques et autres bourdons terrestres - mais pas plus qu'auparavant! Par contre, je n'ai vu qu'une seule et unique coccinelle... alors qu'autrefois, le jardin en regorgeait. J'ai laissé les tiges des grandes vivaces pendant l'hiver - pas très gracieux après la neige - j'ai évité de ratisser toutes les feuilles, mais non, ce n'est pas le jardin d'Eden!
Et les papillons ? Très peu de chenilles, je l'ai dit - et très peu donc de papillons...
Les piérides sont les seuls que je vois tous les jours depuis le printemps.


Avec la chaleur, un paon du jour, puis un macaon ont passé sans demander leur reste ignorant buddleia, echinacée et echinops... Puis est venu Le Cardinal qui a bien apprécié lui le coussin de fakir et y a trouvé à butiner pendant de longues heures.

Argynis pandora
Et l'origan a fini par attirer le Tristan..

Aphantopus hyperantus
L'écaille martre a passé dans un éclair rouge, et les vanesses ne sont pas encore là! Par contre, le Moro sphynx visite quotidiennement les lantaniers en potée, les buddleia, et les phlox!

Macroglossum stellatarum
Les punaises ont déserté... Quelques vertes, aucun bébé... quelques gendarmes aussi et quelques belles rayées, les punaises arlequins sur les tiges de l'Anthriscus... Ah oui, des criocères du lys en pagaille!!!
Des bijoux, des petits princes en gilet mordoré, il  y en a quelques uns... la cétoine bien connue, avec des bébés aussi - tout un vol très affairé pendant quelques jours...

Cetonia aurata
Un autre Cardinal,  fait de la balançoire après la pluie...

Pyrochroa coccinea
Et dans Polka, la rose généreuse, c'est l'Agryle bleuâtre  qui prend son bain de lumière

Agrylus cianescens
alors que la Guêpe maçonne s'y abreuve...

Ancistrocerus
Je n'avais encore jamais identifié ce joli pyjama... c'est l'Halicte qui se plaît dans la fougère alors que tout est fleuri alentour.
Halictus sp
Les Echinacées sont de précieuses alliées et vu les provisions faites par cette abeille elles doivent être généreuses en pollen.

Abeille indéterminée
Seita n'a cure de ce ballet autour d'elle, à peine parfois un frémissement d'oreilles devant l'insistance d'une mouche agaçante...


Ca bourdonne, ça zonzonne, c'est vrai, et on pourrait croire que rien n'a changé! Pourtant, les hôtels à insectes si fréquentés autrefois sont vides... Il va falloir les déplacer, les dégager de la végétation et espérer!
Et chez vous, avez-vous constaté une baisse de fréquentation des insectes ?


dimanche 22 juillet 2018

Des clématites...

Parlons-en, de ces belles capricieuses qui font l'opulence des jardins tempérés et à la terre légère... Dans ma grosse terre agricole souvent humide, il a fallu longtemps pour que mes soins tels que les amendements de terreau léger et la  protection des racines fassent leur effet. J'avais jeté l'éponge avec les clématites!

Puis, une belle aux yeux velours m'a alpaguée au détour d'une jardinerie... impossible de lui résister, et en plus pour quelques sous seulement! Elle durerait au moins le temps d'un bouquet de fleurs!

Clématite Le Président
Mais elle s'est bien plu et a décidé de coloniser le rosier Shogun qui fleurit bien au-dessus d'elle. Elle ne l'a plus quitté depuis...  et j'ai profité de ce succès pour lui donner pour compagne une autre capiteuse, la toute belle de Varsovie

Clématite Wasrsavska Nike - ou Victoire de Varsovie
Et depuis, je n'ai pas arrêté! Je les acquiers très peu cher, ayant fait la mauvaise expérience de les prendre chez différents jardiniers pour les voir crever sans passer la saison. Les meilleurs marchés ne sont pas moins solides. Il s'agit bien sûr de tomber pile au moment de l'arrivage pour ne pas leur laisser le temps de subir longtemps les mauvais traitements dus au compactage du transport et à l'arrosage sur les fleurs en plein soleil.

Les Clématites viticella sont plus faciles à vivre, et je ne me lasse pas d'Arabella, ou encore de Blue Angel, longues floraisons et étoiles bleues...

C. Arabella
C. Blue Angel

Bien sûr, toutes ne se portent pas aussi bien malgré mon amour pour leurs formes et leurs couleurs. La géante au coeur si fourni a été bien malingre - cette photo date de 2017!

C. Empress
 et sa compagne la C. Avant-Garde (vendue pour C. Ville de Lyon) a souffert du vent, la gloriette a été emportée par le vent à deux reprises! Je lui promets de meilleurs soins pour l'année prochaine!

C. Avant-Garde
Je vous l'avoue, en tant que néophyte, j'ai fait beaucoup d'erreurs, essayant plusieurs méthodes de plantation, me renseignant trop tard parfois sur les tailles adaptées à chaque sorte, etc... C'est toujours empirique, mais je m'améliore, du moins je l'espère!
Au chapitre des regrets éternels, les quatre ci-dessous ont fait un petit passage à peine remarqué, sauf la Clématite Piilu que j'ai achetée plusieurs fois, mais qui a séché lamentablement cet été sans même fleurir!

C. Piilu, C. Asha
C. Dorothy Walton, C. Julia Correvon
Les clématites blanches ont elles été cruellement absentes... Le gel et la sécheresse hivernale en ont eu raison. Miss Bateman est assez courante, je vais la retrouver, mais les trois autres sont plus rares et je regretterai surtout la splendide Snow Queen, charnue et ourlée à souhait!

C. Miss Bateman, C. Margaret Hunt
C. Snow Queen, C.Mrs Georges Bachmann
Je vous ai déjà parlé de la Clématite montana Rubens qui a fait florès au-dessus du Malus rubra au printemps. J'aime sa fleur simple et à force d'obstination, la voilà qui décide de se plaire chez moi!

C. montana Rubens
Et plus tardivement, c'est une Clématite recta qui fait mon bonheur, avec une fleur encore plus petite, mais tellement gracieuse! Son feuillage pourpre anime les verts du printemps.


J'en oublie, je pense, de celles qui n'ont jamais fleuri, de celles que j'ai déplacées et qui n'ont pas repris, et d'autres encore... Mais tant que le jardin vivra, il se parera de ces belles, malgré tout!

mardi 17 juillet 2018

Estivales

De retour après avoir abandonné le jardin une troisième fois, je suis ravie de pouvoir profiter des beaux jours dans un jardin certes échevelé, mais tellement reposant! Il y a beaucoup de travail, bien sûr, du côté des roses fanées et des mauvaises herbes! Je ne me presse pas pourtant, laissant couler les heures de l'été...


La grêle a par deux fois déchiré les feuilles et cassé les bourgeons - les hydrangéas et les hostas sont ceux qui ont le plus souffert. Mais je n'y peux rien, bien trop contente que les balles de ping pong n'aient pas abîmé la voiture ou la maison!  Je joue donc du sécateur...
Pendant mon absence, le "jardinier" engagé par ma voisine a eu la bonne idée de dépasser les bornes et de tailler Physocarpus - en fleurs - et Viornes croulant sous les fruits - garde-manger des oiseaux - au carré pour faire une belle haie! Les mêmes buissons que je fais soigner par une taille dite "paysagère" au mois de février à grands frais. C'est une déconvenue bien plus forte que celle des aléas du climat: Les excuses n'y pourront rien changer... et j'enrage toujours.

Mais "à l'intérieur", du bon côté de la haie, les hémérocalles font les belles depuis bientôt trois semaines. Les valeurs sûres, comme H. fulva


et les nouveaux hybrides qui après 3 ans de plantation décident de fleurir enfin convenablement. Elles sont si lentes à démarrer pour ensuite prendre des proportions étonnantes!

Hémérocalle Valseuse
J'ai un faible pour la mignonne Pardon Me et je me réjouis de cette mode des "petites" fleurs, si gracieuses


Les lys eux font dans le gigantisme. J'en ai perdu beaucoup, les retrouvant cassés au matin, à différentes hauteurs... et les autres plantes écrasées à leur pied. Le sieur Goupil a été vu se faufilant dans la haie et il a dû trouver ce jardin inhabité bien accueillant, avec couche fraîche et eau à portée de museau! Pas très contente pour mes plantes, mais si heureuse du retour du renard qui avait disparu depuis plusieurs années, pourchassé pour cause de "prolifération"...


Quand la jardinière n'est pas là, le gazon prend ses aises... et voilà: 


Il est vrai que je ne tonds plus l'herbe sous l'érable japonais vieillissant, et si cassant. Je la remplace par des plantes basses, viola, campanules, lysimacchia, petits géraniums pour garantir une couverture fraîche aux racines et prolonger la vie de l'arbre.  

Dans la suite de l'arrachage du bambou, j'ai prévu de refaire le gazon et de faire installer un robot. Les travaux devraient commencer en septembre. Ma vieille herbe va me manquer, elle qui a su si joliment s'ensauvager depuis 30 ans! 

Je ne peux pas parler de l'été sans parler de l'Echinacée, la belle...  Elle attire les bourdonnants de toute sorte, et hier, j'ai même vu de jeunes cétoines s'en faire un festin! Elle m'est indispensable pour sa couleur et sa tenue!

Echinacée Primadonna


Et parce que les jours sont chauds et ensoleillés et le ciel limpide, le Moro sphynx est un visiteur assidu et bienvenu.


Il n'y a pas de bonne saison pour quitter le jardin - à part l'hiver! Mais comme l'été à l'ombre du chêne est bienfaisant!