Quelques jours de soleil! Pâlot certes, mais la température est remontée, la terre se dégèle en surface, permettant l'éclosion des premières fleurs. Chaque année, je m'étonne de cette force qui pousse les premiers crocus à jaillir, si miraculeusement intacts.
Quelques perce neige les avaient précédé de quelques jours, mais beaucoup sont encore bien serrées dans leur fourreau vert, pointant à peine sous la couche des feuilles mortes.
Le jasmin d'hiver ne fait pas mentir son nom et quelques fleurettes l'animent. Je rêvais d'un portique complètement habillé, mais les rosiers lianes qui n'ont pas perdu leurs feuilles le font beaucoup mieux que ce jasmin qui ne se plaît pas vraiment chez moi. Je l'ai déplacé trois fois, j'en ai donné des boutures qui ont fait tapisserie ailleurs, mais chez moi, il rechigne. Mais pour ces quelques lueurs dans le gris de l'hiver, il garde droit de cité.
Enfin, les hellébores émergent à peine, déjà souillées par les éclaboussures des fortes pluies des dernières tempêtes. Elles restent très tardives ici!
Ce redoux m'a permis de commencer à nettoyer le jardin, avec plaisir! Les paysagistes sont venus tailler ce que je ne peux plus faire moi-même, et j'en ai profité pour alléger certains arbres qui devenaient trop grands.
J'aime le matin regarder depuis ma fenêtre les chatons du noisetier qui pendeloquent dans le soleil. Une dernière photo avant la coupe des branches principales trop hautes.
Le pommier Evereste qui a pris des proportions inquiétantes pendant ces cinq dernières années a été restructuré pour que le passage puisse exister! J'ai beaucoup hésité à l'amputer d'une moitié, mais il paie là ma négligence insouciante : j'aurais dû le tailler lorsqu'il était plus jeune. Pourtant, vu sa bonne nature, je ne doute pas que mené ainsi, il pourra à nouveau donner le meilleur de lui-même. Nous lui avons gardé des tire-sève en hauteur pour lui permettre de respirer, et une taille plus ronde interviendra l'année prochaine...
Je ne terminerai pas ce billet sans parler des traditionnelles Viola cornuta, les seules à fleurir pendant tout l'hiver chez moi, moyennant un léger abri contre la neige. Sur le seuil, plein sud, elles ont éclairé les jours gris, sans se départir de leur air bon enfant! Un cadeau dont je ne me lasse jamais!
Je n'aurais ainsi pas passé janvier sans jardiner et je suis bien aise de reprendre cette douce activité, même si je sais que l'hiver n'est pas terminé!