vendredi 29 juillet 2016

Fleurs d'été

C'est la grande saison des fleurs d'été... Les massifs sont échevelés, pas très soignés, mais la couleur est là et permet de se sentir bien au jardin, malgré le retard accumulé dans les travaux prévus.

Les lys et les hémérocalles sont à l'apogée... à l'instar des ces lys plantés en groupe et qui sont partis à l'assaut du pommier Evereste, si haut que j'ai dû les lier pour garder le passage. Leur parfum enveloppe le jardin et le soir, arroser dans cet effluve est un délice...

Lys orientaux Casablanca et Stargazer
Le lys géant lui a mis la sourdine après quelques années et il a perdu presque 40 cm de hauteur, mais la fleur est toujours magique!


Du côté des Hémérocalles, c'est Crimson Pirate qui mène le bal! Je ne savais pas son nom, mais j'ai craqué pour le coloris trompeur d'une étiquette beaucoup plus sombre et j'en ai racheté cette année une ixième plante! Le seul mérite aura été de me permettre de déterminer l'hybride qui se plaît le mieux dans mon jardin!


J'avais acquis en pépinière, il y a 3 ans, deux plantes beaucoup plus joufflues et elles ont enfin fleuri "correctement" pour la première fois. J'étais sur le point de les reléguer à l'arrière du massif, par impatience devant leurs feuilles maigrelettes et toujours jaunies. Heureusement, elles ont sauvé leur place en m'offrant des fleurs admirables:

Hémérocalle Valseuse

Hémérocalle Summer Wine

Quelques clématites tardives encore, comme cette étonnante Ville de Lyon très florifère, mais très petite, presque un peu rabougrie...


Clématite Ville de Lyon et Echinacea purpurea
Sa compagne, Ashva a fleuri plus timidement et l'on devine à peine la teinte pourpre au centre du pétale. J'espère qu'elle deviendra plus marquée lorsque la plante vieillira...

Clématites Ashva et Ville de Lyon
Pour les scènes du nord, la fraîcheur matinale de Annabelle qui prend de jolies proportions après deux ans au jardin dans une terre plus qu'ingrate! Peut-être a-t-elle bénéficié de l'engrais apporté au rosier  arrivé si chétif chez moi... Le rosiériste à qui j'en avais fait la remarque m'avait gracieusement indiqué que c'était le "fond du casier". J'en ris encore - malgré que je l'ai payé au prix fort et ce petit nom lui est resté! Il fait des efforts méritoires pour atteindre le 2m50 x 2m50 annoncés, mais Annabelle l'a rapidement détrôné!

Rosier Golden Wings et Hydrangea Annabelle
Quant au mini Hosta Mouse Ear, il m'offre une jolie floraison, une fleur presque ronde, à l'instar de sa rosette de feuilles. Il reste l'un de mes préférés!

Hosta Mouse Ear
Passons - déjà - aux remontées! La Glycine qui avait bien morflé en avril - toute la couronne supérieure avait gelé - se rattrape avec une deuxième floraison aussi prolifique que son nom! Là aussi, le parfum est très présent et c'est un plaisir de sortir de la voiture et de devoir se pencher pour passer sous sa guirlande...

Wisteria sinensis Prolific
Le rosier Clair Matin que j'aime tant et qui me l'a rendu si mal pendant ces dernières années a apprécié que je le taille court et que je le menace de rabattement encore plus drastique. En meilleure forme cette année, il risque bien de rester en forme arbustive...

Rosier Clair Matin
Pour sa première année, Winchester Cathedral a fait une fleurette avortée en juin, mais  il m'offre sur une longue tige un bouquet qui donne raison à M. Gine qui avait craqué pour lui!

Rosier anglais Winchester Cathedral
Mais le maître incontesté des massifs sud reste le pois de senteur vivace... Il crapahute sur les spirées défleuries, à l'assaut du genevrier et du thuya, il étouffe les autres plantes si je ne lui coupe pas régulièrement le nez... et pourtant, je lui trouve de la grâce!




Avez-vous ce monstre charmant au jardin?




dimanche 24 juillet 2016

Voir rouge

A l'invitation de Marie-Claude, je suis descendue au jardin pour essayer de voir rouge! Beaucoup de rose intense, ça je le sais, mais du "vrai" rouge ? Le club est restreint...
Commençons pourtant - comme Marie-Claude! - par Lucifer, le croscomia qui illumine tout ce qu'il touche!


Puis par un rouge plus vineux, mais vibrant, celui de l'hémérocalle Crimson Pirate, parfois brun, parfois rouge, selon la lumière.


Le parfum de la rose Mr Lincoln est à la hauteur de sa couleur: fort et inoubliable!


et l'autre rose, la Trèmière, compense son manque d'odeur par la brillance de ses pétales, même lorsqu'elle s'abrite sous sa feuille pour échapper à la pluie!


Enfin, au jardin pour la saison, le bégonia pendula Dragon Wing, rouge corail, mais bien présent et inégalable pour illuminer les buissons défleuris.


Le club des cinq rouge est réuni pour animer cette période creuse, en attente de la remontée des rosiers!

mercredi 13 juillet 2016

Un petit tour

La grande chaleur, suivie de deux jours de pluie... rien qui ne me motive à aller au jardin, sinon pour lire ou paresser à l'ombre du chêne! 


Je nettoie un peu de ci de là, envisageant des déplacements et des reprises en mains des massifs, mais le coeur n'y est pas! Alors, je vous invite à un petit tour...

Les rosiers Candy Rose étaient sur place à mon arrivée dans la maison, sur le talus qui appartient de fait aux voisins. Il ont été massacrés pendant plus de 25 ans! Mais un ou deux exemplaires ont résisté et depuis quelques années - les voisins ont changé! - ils reprennent vie... A la sauvette, quand je nourris les miens de rosiers, je les nourris aussi - et ils me le rendent bien!

Rosier Candy Rose, Meilland
Au sud du jardin, New Dawn et Sahara flirtent... Sahara est normalement plus orange qu'ici, mais cette année il fait dans le corail!

Rosiers New Dawn et Sahara
et le divin Darcey Bussel ouvre enfin ses corolles. Il était censé "casser" la marée des tonalités très roses du massif Rose, mais il a pris du retard... Comment ne pas le lui pardonner, devant tant d'élégance?


Darcey Bussel, Austin 2005
La douce Jasmina s'est réveillée et a jeté de longues tiges à l'assaut du grillage qui lui est destiné! Elle avait boudé l'année passée...


Jasmina, Kordès 2005
Mais il n'y a pas que les roses! La Grande Consoude en est à sa troisième floraison. Elle est très envahissante et je n'hésite pas à la couper ras après chaque floraison. Elle revient toujours, dans des endroits peu appropriés parfois. J'aime beaucoup la forme de sa clochette qui nourrit un nombre impressionnant de bourdons!



La surprise de voir ce Thalictrum Elin fleurir au bout d'une tige - couchée - de deux mètres au moins. Je m'étais mal renseignée et je ne peux pas lui mettre de tuteurs: il pousse sur un film qui permet à ma fausse tourbière de rester bien humide... Je crains de le déplacer, je ne voudrais pas le perdre, tant j'aime sa floraison!



Dans le massif jaune et blanc, c'est plutôt blanc... Les deux petits rosiers Crystal Fairy ont une longue histoire... Achetés au rabais en grande surface, j'avais aimé leurs petites fleurs bien serrées. Puis ils ont végété de longues années dans l'ancien talus qui a été remplacé par le mur de la cour... J'hésitais à les replanter, mais comme je ne peux pas jeter de plantes, je me suis dis qu'à l'arrière du portique, ils feraient quelques touches de blanc bienvenues. Bien m'en a pris! Ils ont adoré le changement et malgré l'ombre du Cotinus, ils fleurissent de fin juin à début novembre sans discontinuer.


Crystal Fairy, Keiren 2001
Juste à côté, la mauve musquée blanche profite de la belle chaleur diffusée par les pierres...



tout comme les sédums et les joubarbes dont j'admire la perfection de la rosette!



Un tour de jardin à bâtons rompus, je le reconnais, mais comme j'aime bien le faire quotidiennement!

lundi 4 juillet 2016

Estivales

Commençons ce billet des jours heureux avec un erratum! Dans mon enthousiasme à vous montrer ma belle clématite qui va fleurir jusqu'aux gelées, je vous ai présenté Arabella, en la nommant Blue Angel. Elles poussent à quelques mètres l'une de l'autre, mais elles ne se mélangent pas... et je les trouve bien différentes l'une de l'autre. L'Ange est plus capricieux - un peu plus âgé aussi! (Je rectifierai la légende de l'image dans mon dernier article dans quelques jours). Voici donc la planche qui les départage et les définit correctement:

En haut: Blue Angel
En bas: Arabella
Erreur avouée, à moitié pardonnée - je l'espère!

Les jours pluvieux de juin ont donné des petites scènes très fraîches que j'ai pu apprécier entre deux averses. Dans et autour du bassin, c'est la fête. C'est tout petit, mais entre le carré du bassin et le massif inondable accolé, un microcosme s'est installé!  Le nénuphar éclot fleur après fleur.

Nymphea X Gladstoniana
Une libellule est née, la voilà quelques minutes avant son envol, son exuvie percée abandonnée un peu plus bas

Aeschne
et les Astilbes mettent beaucoup de pep dans le fouillis des iris et astrantes de la fausse tourbière. Leur belle santé cette année me laisse à penser que je ne les inondais pas suffisamment lors des printemps moins arrosé que celui-ci.

Astilbe
Le bégonia acheté en planton sous le nom de "Begonia" me ravit et son rouge vif anime le passage en bordure du voisin...


Le soleil revenu, par intermittence d'abord, puis au beau fixe hier a permis à quelques roses de surmonter les intempéries...

Pour sa première floraison, La Fraîcheur me ravit complètement. Il ne fleurit qu'une fois, mais pour ce genre de spectacle, je ne le regrette pas. Il est défini comme une liane vigoureuse et je me réjouis de le voir escalader la structure devant les miroirs...

Rosier La Fraîcheur, Turbat 1921
Ce rouge profond, c'est celui de Malicorne, un polyantha qui m'a donné bien du fil à retordre... Il est arrivé en bon état mais malingre. Ce n'est qu'à force de fumure qu'il a fini par démarrer une ou deux tiges de 40 cm et je désespérais de le voir grandir et fleurir honnêtement! Cette année, deux hampes de 80 cm et un bouquet d'une couleur captivante! Je ne regrette pas d'avoir patienté...

Rosier Malicorne, Delbard 2005
Les nuits encore fraîches ont donné le rose aux joues de Léontine Gervais! Elle était très pâle en début de floraison et la voilà maintenant beaucoup plus rose... Elle n'a pas si mal résisté aux grandes pluies, mais il ne s'agit pas de la toucher: tous les pétales croulent en même temps. Juste l'admirer et la humer... délicieuse!

Rosier Léontine Gervais, Barbier 1903
Le portique est toujours fleuri - et la cour jonchée de pétales tombés! Le spectacle à la sortie de la maison me comble!


Enfin, aux heures chaudes, les hôtes du jardin s'en donnent à coeur joie! Cette petite faune me remplit de plaisir et m'encourage à supporter quelques nuisibles en traitant le moins possible... Les camomilles encouragées à se resemer près des rosiers pour  attirer les pucerons remplissent leur rôle sans regimber. Elles bourdonnent donc de syrphes qui savent y trouver le pollen et la viande! 

Syrphe brodé sur Camomille 
La Rodgersia bien étalée cette année a nourri pendant plusieurs jours cette Trichie fort affairée! J'aime baucoup son petit gilet de fourrure et ses élytres vernissées...

Trichie commune sur Rodgersia
D'autres, tout aussi jolis, mais qui ne sont pas les bienvenus prévoient déjà une descendance heureuse dans mes lys. J'avais essayé le marc de café, mais avec les pluies, j'aurais dû prévoir une tournée supplémentaire!

Criocère du lys
Ce billet est bien long, je m'en rends compte, mais la saison veut que l'on ait des plaisirs à chaque passage au jardin. Des plaisirs simples que seuls les jardiniers savent goûter, comme ces petites campanules qui se naturalisent dans le mur...


ou les premiers fruits goûteux de l'Amélanchier planté il y a deux ans, encore trop bas pour que les merles le pillent! En éditant la photo, je découvre l'ombre du mini-escargot qui semble dormir au revers de la feuille... le voyez-vous?

Amélanchier Prince William
Et que je vous parle d'une plante que je ne connaissais pas avant de tomber en arrêt dans une jardinerie: La Goutte d'Or, au nom latin imprononçable... Originaire du Caucase, elle a besoin d'un terrain bien drainé. Elle est censée courir à l'ombre des mes asters, entre les plantes d'iris, au haut du mur...

Chiastophyllum oppositofolium - Goutte d'Or
Je termine avec une photo d'une petite viorne, elle aussi rencontrée par hasard dans une jardinerie. Très bas, presque nanifié, l'arbuste nous a immédiatement plu. Il reste très trapu, et j'ai mis longtemps à pouvoir lui donner un nom, sa floraison blanche à fin juin étant peu habituelle me semblait-il dans la famille des viornes... Finalement, je pense qu'il s'agit d'une viorne Winton, au feuillage persistant, presque bronze en hiver. Ses fleurs sont tombées sous la pluie, les grappes étaient bien plus serrées... Connaissez-vous ce buisson ou l'avez-vous dans le jardin?


Le mois de juillet commence très fort au jardin de Gine!