Surprise d'avril

Petite neige... et un réveil glaçant ce matin. Certes, les météorologues nous en avaient prévenus, mais mon fatalisme avait relativisé le danger!

Premier coup d'oeil par la fenêtre, sur une scène que vous connaissez sous des cieux meilleurs!

Pas trop grave pour ces tulipes... Mais celles qui avaient vaillamment attendu mon retour pour s'exprimer ont la tête bien lourde.

Le petits Phlox que j'admirais hier et qui commençaient à éclore ressemblent à de la bouillie verte.

Ca fait froid dans le dos, hein? Pourtant, le soleil a commencé à faire fondre la blanche, et il se relèvera. Les lunaires sont bien droites, à l'abri des buissons, les chanceuses!

Le Coeur de Marie est tout frigorifié, lui aussi!

Et pour terminer ces charmants tableaux (!), le banc, qui n'est pas prêt d'accueillir des visiteurs : il fait 2°C et mon seul souci est que la neige fonde et ne glace pas mes protégées!

C'est en faisant la photo que j'ai remarqué comme ce coin était devenu disgracieux. Les pots ou le banc vont devoir déménager!
Bref, un matin un peu désenchanté au jardin...

Scènes de printemps

J'ai retrouvé le jardin trempé par la pluie, bien vert, et les tulipes sagement refermées... Seules quelques têtes brûlées avaient choisi de fleurir envers et contre ces trombes d'eau et s'en sont trouvées affalées sur leurs consoeurs plus avisées...

Le jardin était un peu dépenaillé, mais une fois le soleil revenu, l'allure était tout autre:

Les tulipes doubles devaient être rose pâle: les mystères de l’étiquetage en ont décidé autrement...
Le coup d'oeil depuis la maison a des coloris bien plus doux et j'aime le jeu du soleil matinal dans les feuilles.

La lumière est partout depuis mon retour, et la Corête du Japon, pourtant un peu étiolée cette année, m'offre de beaux bouquets dans l'ombre de la maison. Voilà un arbuste que je n'avais jamais aimé, trop souvent taillé au carré et très touffu. Je l'éclaircis, je lui laisse de longues tiges qui se courbent avec élégance. Il y gagne en grâce et mon désamour s'est transformé en admiration!

Les tulipes nouvelles s'ouvrent les unes après les autres, et cela va très vite... Les pourpres sont les premières au rendez-vous cette année.

Bien plus légères, les Erythrones Pagoda se plaisent sous le chêne... Elles tiennent tête au muguet qui envahit la parcelle.

En hauteur, c'est le spectacle aussi, les érables et le chêne mettent leurs premières feuilles... Mais depuis la fenêtre du bureau, à l'étage, je plonge dans l'Amélanchier. Un tableau familier dont je ne me lasse pas!

A l'autre bout du jardin, le Magnolia stellata fait belle illusion! De près en effet, on voit les taches brunes de l'eau sur ses fleurs immaculées... Il est rare qu'il bénéficie d'une semaine ensoleillée pour donner toute sa beauté.

Le Cognassier Cameo a enfin éclaté ses grosses perles nacrées comme des myriades de petites roses.
On ne le voit pas sur cette photo, mais une seule branche fleurit dans un ton nettement plus foncé...
Avez-vous déjà observé ce phénomène? J'essaierai de prendre une photo de cette bizarrerie!

Je vais finir ce billet par les Fritillaires. Les trois impériales sont bien sorties et j'aime bien leur verticalité, malgré leur raideur. Elles donnent du pep au massif sud en attendant la floraison des tulipes à leur pied. Mais voici l'unique Fritillaire meleagris qui fleurit en blanc. Les autres ont disparu...

J'en ai toujours plantés dans ce coin du jardin, car je sais qu'elles ne se naturalisent pas chez moi. Comme je dois refaire cette plate-bande, j'ai négligé d'en ajouter à l'automne passé. Elles me manquent ce printemps...

Sur le bon chemin

Les temps sont doux... et secs! Jusqu'à l'heureuse et abondante pluie de cette nuit qui a généreusement imbibé le jardin... La semaine passée, j'avais dû arroser, les petites giboulées n'ayant pas mouillé le dessous des buissons et les primevères étaient toutes flétries!

Pourtant, nous sommes sur le chemin de la belle saison, le jaune printanier du jardin en fait foi! Des jonquilles de ci, de là. Les reprises en main des massifs dérangent les nids de bulbes et les éparpillent, sans dommage pour les jaunes originelles, mais les hybrides aiment bien moins se faire chahuter.

Le rose est représenté par les dernières hellébores qui, dans la lumière du matin, animent encore les plate-bandes... Je ne me lasse pas d'admirer leurs pétales veinés.

Au bord du bassin, ça commence à bourgeonner, les spirées dressant leurs pousses rouges et les iris pointant déjà. La primevère denticulata a bien passé l'hiver et l'association avec la primevère orange fonctionne cette année encore...

Cette année, toutes les violettes semées ou plantées ont décidé de me faire la surprise: j'en ai un peu partout, alors que je me désolais depuis si longtemps qu'elles ne veuillent pas s'installer. Rien dans mon gazon naturel, comme j'en aurais tellement envie - non, mais dans les massifs, leur couleur et leur parfum me font craquer!

Et toujours fidèle au rendez-vous, les belles rampantes sont là... Elles choisissent leur emplacement, elles n'aiment pas tant que ça être transplantées, mais une fois installées, elles sont à toute épreuve - les Euphorbes de Corse (Euphorbia myrsinites). Celle-ci a trouvé toute seule une place de choix entre la dalle et la poutre, en plein soleil. J'ai glissé un pavé de granit pour la soutenir...

Et pour la première fois et comme annoncé,  une Fritillaire impériale éclot, envers et contre tous les aléas du climat et malgré mon désamour initial... Je ne vous mentirai pas: je la trouve belle!

J'ai apporté de l'engrais à mes clématites qui débourrent, j'ai mis de nouvelles structures pour soutenir les rosiers, j'ajoute du terreau aux endroits appauvris... et les tulipes commencent à former leurs boutons... Mon seul souhait: qu'elles ne fleurissent pas pendant mon voyage d'une dizaine de jours!

A mon retour, le jardin aura bien changé! D'ailleurs, je vais de ce pas enlever la belle étiquette jaune qui m'indiquait de ne pas gratter sur mes bulbes et que je n'avais même pas remarquée, tant j'étais obnubilée par la vigueur de la tulipe viridiflora!