L'entrée du jardin

A plusieurs reprises, alors que je profitais de la terrasse, je remarquais des passants qui s'arrêtaient et discutaient sur la route qui borde le jardin, très souvent empruntée par des promeneurs... Intriguée, j'ai pris un peu de recul, moi aussi, et j'ai compris :

Le temps doux a favorisé la floraison des buissons qui font le spectacle. Le premier à fleurir a été le Cognassier du Japon, fidèle et toujours lumineux dans ce coloris doux.

Cognassier Cameo

Le pommier, vendu pour nain, est une vraie force de la nature et pour préserver le passage, je le fais tailler assez sévèrement tous les deux ans. Mais pourtant, il fleurit abondamment.

Malus Evereste

Et les lilas, si faibles l'année passée, sont prolifiques. Le violet était en place lors de l'achat de la maison, il y a plus de 35 ans, et le blanc a été élevé par ma mère, qui me l'a donné en pot. Il a eu une histoire mouvementée : alors que l'exemplaire conservé par ma mère était plus faible au départ, il a fleuri sans discontinuer dès la deuxième année de plantation. Le mien végétait à un mètre de hauteur, sans fleurs. Après plusieurs années sans progrès, je l'ai finalement déplacé dans cette haie en lui disant "va, vis ta vie, sers de barrière si tu ne veux pas fleurir!". Il a dû être piqué dans sa fierté de végétal, car dès l'année suivante il a émis quelques fleurons. Il ne craint que les pluies froides d'avril qui brunissent ses fleurs, mais cette année :

L'apogée des parfums (vanille, jasmin) et des bourdonnements nous assaille lors du passage dallé à gauche de la première scène : la glycine a pu fleurir sans subir de gel tardif, et la viorne est infatigable - avec en point focus, l'érable japonais.

Glycine, Viorne carlesii, Acer Dissectum Garnet

De quoi être à nouveau réconciliée avec le jardin!

Couleurs d'avril

 Un printemps en couleurs! Les petites scènes du jardin ont été lumineuses sous la grisaille, et éclatantes sous le soleil. 

Le mois a commencé sous le règne des narcisses, en jaune et blanc, mais très vite, les vieilles tulipes, toujours plus précoces ont piqueté quelques tons d'orange ou de rose,,,

D'ailleurs, les érables japonais n'ont pas tardé à débouler, et la scène a été animée sous tous les ciels.

La fontaine a vaillamment coulé tout l'hiver, abreuvant tous les oiseaux de passage, certains effrontés osant même se servir du glouglou pour se baigner, comme dans un parc aquatique à leur mesure.

Les tulipes Golden Appeldoorn font le spectacle dans la cour du nord. Plantées la même année que les somptueuses tulipes Akebono, en arrière plan, elles sont bien moins chétives et les années ne semblent pas avoir de prises sur ces grandes classiques des jardins de village.

Les narcisses Thalia, plus tardifs, deux jacinthes White Pearl, quelques hellébores, une scène tonique près de la terrasse pour accompagner les tulipes Pink Impression, plus orange que pink!

Mais ma scène préférée du mois s'est créée au fil des années, au pied de la viorne odorante, le long du passage. J'ai planté les bulbes un peu à la sauvette, au milieu des feuilles du muguet qui envahit le terrain. Les tulipes Orange avaient disparu et depuis deux ans, les revoilà, les Erythrones pagoda se multiplient heureusement, et quand donc ai-je planté ces tulipes violettes qui ont le bon goût de rester petites pour mieux accompagner les clochettes de l'Erythrone ?

Ce mois d'avril, entre ondées et rayons de soleil, matins bien froids, mais sans gel, et des après-midi dans la douceur a bien convenu au jardin ... et à la jardinière, aussi!

Invitées

Le jardin attire les oiseaux et les abeilles, c'est vrai, mais aussi des fleurettes qui s'invitent et y prennent leurs aises! 

La forêt à une centaine de mètres, bien que fort policée et aménagée pour les sportifs, reste un havre pour nombre d'espèces qui ne rebutent pas à de petites escapades. Ainsi les anémones printanières se sont ressemés au jardin :

Anémone sylvie - Anemone nemorosa

 

Anémone hépatique - Hepatica nobilis

De la campagne environnante, arrivent les akènes des pissenlits, au mieux de leur forme cette année! De belles plantes dans les massifs, mais aussi dans le "gazon"...

Pissenlit - Taraxacum officinale

Des pâquerettes, bien sûr, toujours bienvenues! Elles aussi préfèrent s'installer plein soleil, dans la pelouse.

Pâquerettes - Bellis perennis

Deux invitées éphémères, puisqu'une fois la floraison terminée, les feuilles sèchent et disparaissent. La ficaire si décriée, mais qui se plaît bien dans les coins plus humides du jardin, formant un tapis dense qui n'empêche pourtant pas les vivaces encore en dormance de s'y faufiler.

Ficaire - Ficaria verna

et la légère Corydale, reine des bouquets éphémères de mon enfance, celle que je m'obstinais à cueillir, malgré la déception du bouquet fané avant même d'être revenue à la maison...

Corydale - Cordydalis solida

Enfin, celle que je n'osais espérer, la timide violette, certes sans parfum, d'une teinte variable, du plus clair au plus sombre, qui daigne enfin s'installer à l'ombre de quelques buissons!

Viola odorata

J'aime ces sauvageonnes qui s'invitent au sortir de l'hiver... quand chaque fleurette a son importance, tant l'oeil et l'esprit sont assoiffés de nature et de couleurs!

Quelques narcisses encore

Des retardataires certes, certains même que je n'avais pas vus l'année passée... Leur  floraison dans la haie me prouve que je les ai plantés il y a longtemps, les buissons ayant bien grandi depuis.  Epars, ils ne sont pas nombreux, mais chaque variété est retrouvée avec plaisir!

Narcisse à fleur d'orchidée Cassata

Un narcisse double qui n'a pas ma préférence, sa lourde tête entraînant sa chute sous la pluie... mais en ce printemps ensoleillé, il ne manque pas de charme - il est presque épargné par les limaces!

Narcisse Replete

Ce sont les deux plus vieux narcisses que j'aie au jardin. Mes fichiers me disent que j'ai planté ces bulbes il y a plus de... 20 ans! J'ai de la peine à le croire, mais toutes mes recherches dans les couvertures d'emballage que j'ai conservées et dans mon fichier Access me le disent. C'est le "miracle" des oignons à fleurs : ils s'épuisent, mais parfois ils trouvent la force de se régénérer ou de se multiplier.

Un autre fidèle est le Narcisse des Poètes, ou Narcisse de Montreux. Je ne vais pas chaque année l'admirer dans les montagnes près de chez moi, et j'aime bien sa fleur simple au jardin.

Narcisse de Montreux ou des Poètes

Pour sa forme de "jonquille" et sa longue trompette, j'aime aussi celui-là :

Narcisse Mount Hood

Encore un blanc, plus aérien, le gracieux Narcisse Thalia, un incontournable. Il allège n'importe quel massif et fleurit abondamment. Je ne pourrais m'en passer... 

Narcisse Thalia

Une photo du méli mélo que les plantations échelonnées ont créé, avec en prime la première tulipe, une simple hâtive au simple nom d'"Orange*!

Le jardin vit sur ses acquis des années passées et je lui en sais gré!

Narcisses

Ils sont finalement arrivés, les beaux narcisses, et je me régale de la générosité des plus fidèles, année après année. 

Narcisses Jack Snipe

Même la simple "jonquille" me réjouit... ici associée à des variétés plus raffinées.

Jonquille, N. Barret Browning, N. Orangery

Plus loin, la partition se joue en blanc

Narcisses Genève

Les associations se font naturellement, les corolles se faufilant entre les buissons et les autres vivaces

N. Barrette Browning, Spirée Goldflame, Hellébore oriental

Un revenant, disparu depuis plusieurs année,...

Narcisses Pétrel

Ils sont généreux, certes, mais j'en ai perdu un nombre incalculable de variétés, surtout dans les mini narcisses, tels que Avalon ou Cheerfulness, et vu la grande diversité des obtentions, il n'est pas toujours aisé de les retrouver. 

Pourtant, après un automne sans nouvelles plantations, je suis enchantée du résultat et je compte encore sur la floraison de quelques retardataires - comme le N. Thalia, si gracieux.

Robe violette, coeur jaune

 Sous leur robe violette, bat un coeur jaune : crocus, primevères, hellébores ou anémones...

Moi qui ne porte l'améthyste qu'associée à l'argent, je me prends à admirer cet équilibre de couleurs!

Nouvelles du printemps

Mais oui, le printemps s'installe... la neige nous a épargnés, le soleil a réchauffé le sol, et le vert prend la main! Ajoutez quelques pluies douces et nocturnes pour vitaminer les plantes, et la saison  commence bien.

Un mois de floraison pour les perce-neige qui commencent à peine à s'essouffler.

Quelques bruyères installées depuis le début du jardin et dont je n'ai plus jamais réussi l'acclimatation de nouvelles plantes par la suite!

Quelques petits iris encore, dont le fabuleux Katharina Hodgkin, que je croyais avoir complétement perdu, mais dont deux bulbes ont réussi à fleurir...

Et enfin les hellébores orientaux, en rose, donnés par une amie, il y a plus de 20 ans, 

ou en blanc, comme l'unique qui veuille bien fleurir au jardin, le Double White.

Tout frais de dimanche enfin, quelques narcisses tête-à-tête qui ouvre la saison du jaune

et les Chionodoxa, un peu épuisés cette année, toujours délicats. Ils vont figurer sur ma liste des achats de l'automne, histoire de les avoir encore au jardin!

Au-dessus de tout ça, la viorne odorante, pour son parfum et sa délicatesse,

et pour le plaisir des butineurs de tout poil, le cornus mas qui borde le jardin de mes voisins.

Du plaisir dans la douceur!

Le redoux

 Quelques jours de redoux, et le jardin revit! 

Les perce-neige bien sûr, en nappes blanches qui camouflent si bien les vilainies brunes de l'hiver - feuilles mortes, herbes séchées.

Elles s'agrémentent des crocus, plus timides, qui se sont bien multipliés. Des mauves, des violets, quelques jaunes et blancs... J'en ai perdu des moins communs, certainement moins résistants, rayés ou maculés, parfois bicolores, mais même les plus simples me ravissent!

Hier, l'hiver voulait déjà casser ce bel élan, mais il est arrivé trop tard! Les Iris pumila étaient de sortie, suivis de près par les premiers hellébores orientaux, réchauffés par les abords de la maison et la réverbération sur les murs de ciment.

La neige est annoncée pour les jours prochains, mais je voulais immortaliser ces floraisons éphémères,,, et je me contenterai encore de mes orchidées qui se montrent bien florifères cette année!

Frémissements

Un jour de soleil, rare, cette semaine!. Je me suis empressée d'enfiler doudoune et gants pour aller nettoyer quelques vivaces jaunies qui me tiraient l'oeil depuis plusieurs... mois! Et aussi pour tester le nouveau genou qui m'a immobilisée tout l'hiver.

Je lorgnais depuis derrière la baie vitrée les feux follets de l'Hamamélis Diane depuis plusieurs jours. Et dans le soleil, une sarabande légère...

En m'hasardant plus loin, une tâche mauve ? Une petite primevère, bien chiffonnée et bien courageuse. Je soupçonne les merles de goûter sa robe sucrée! Le gel ne lui fait pas de cadeaux, non plus.

Le Jasmin nudiflora est fidèle à sa réputation... mais je l'ai mal taillé l'année passée, et il est bien  dégingandé. Je me demande si je ne vais pas le recéper, pour l'obliger à se renforcer. Si vous avez une expérience le concernant, je suis preneuse de vos conseils.

Le tapis de perce-neige près de la maison est le premier à fleurir... Je l'ai planté en plusieurs années, au gré de mes achats, et je me suis aperçue en avoir trois sortes différentes. A mon grand étonnement, car je croyais sans aucune réflexion qu'il n'y avait qu'une variété! 

Des frémissements... des petites choses qui me redonnent du coeur à l'ouvrage. Je n'ai pas planté de nouveaux bulbes à l'automne, mais je consulte déjà les catalogues de dahlias pour trouver la star du mois d'août. 

Et pour me consoler, je m'achète des jacinthes en pot qui fleurissent la maison et dont les bulbes mûris iront rejoindre le jardin. Quelques fruits du lierre généreux pour en garnir la base et c'est tout le séjour qui est printanier!